« Comment l’autisme favorise l’apprentissage des langues ? » – émission « Science publique » de Michel Alberganti sur France Culture (à écouter)
Le 20/04/2012, dans le Club Science Publique, nous poursuivons donc notre exploration des capacités humaines aussi mal connues et mal comprises que spectaculaires et fascinantes. Après l’extrême résistance physique, l’hypnose, l’art du jeu avec les mots et l’intuition, voici l’apprentissage des langues étrangères. Avec, cette fois, une particularité : cette capacité est liée à un handicap, l’autisme. On sait que l’une des caractéristiques de l’autisme réside dans une difficulté de communication avec les autres en raison d’un manque de compréhension des codes de langage ou de comportement. Paradoxalement, ce type de handicap pourrait donc générer une aptitude particulière en contradiction avec cette difficulté. C’est ce que nous allons explorer aujourd’hui grâce au témoignage de Josef Schovanec, à la fois porteur du syndrome d’Asperger et d’un don exceptionnel pour l’apprentissage des langues.
Le syndrome d’Asperger a été identifié par les travaux de l’Allemand Hans Asperger datant de 1943. Pourtant, aujourd’hui encore, cette affection reste mal reconnue en France, malgré le nombre important d’ouvrages qui lui sont consacrés. Quant à l’apprentissage des langues étrangères, on connaît les capacités limitées des Français dans ce domaine. En 2000, une étude européenne montrait que plus de 27% des Français estimaient « ne pas être doués pour les langues » alors que la moyenne européenne était de 21,5% et que ce pourcentage baissait à 15% pour les Anglais ou les Suédois et à 10% pour les Danois.
Comment un handicap affectant la communication avec les autres peut conduire à développer un don particulier pour l’apprentissage des langues étrangères, telle est la question à laquelle nous allons tenter de répondre dans ce nouveau chapitre de notre série du Club Science Publique consacrée à la question de Spinoza, Que peut le corps ?
Invités:
Josef Schovanec, ancien élève de Science Po Paris, docteur de l’Ecole des hautes études en science sociales, l’EHESS, chercheur en philosophie et sciences sociales, et porteur du syndrome d’Asperger.
Jean-Claude Ameisen, médecin et chercheur, professeur d’Immunologie et directeur du Centre d’Études du Vivant à l’Université Paris Diderot, et président du Comité d’éthique et du Comité scientifique de la Fondation Internationale de la Recherche appliquée sur le Handicap (FIRAH).
Etienne Klein, physicien au CEA, professeur à l’Ecole centrale à Paris.