Pas facile de trouver du travail pour les gens atteints du syndrome d’Asperger – radio Canada (vidéo)
Embaucheriez-vous une personne atteinte du syndrome d’Asperger ?
Le jeune Cédrick Allard, qui vit avec ce syndrome, se bat pour que les gens comme lui aient accès au marché du travail.
Cédrick a toujours été différent des autres enfants. Au primaire, il a dû être aidé pour un trouble du langage. Il a toujours été solitaire et sujet au stress, mais c’est en deuxième secondaire que tout s’est compliqué.
Cédrick Allard a reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger il y a quatre ans, alors qu’il avait 17 ans. C’est effectivement une intervenante de l’école qui a remué ciel et terre pour que Cédrick puisse subir des examens et enfin savoir pourquoi il était différent. Cette nouvelle difficile a tout de même été un soulagement pour sa famille.
À partir de ce moment, le parcours scolaire de Cédrick s’est beaucoup mieux déroulé. Le jeune homme a même décidé d’entreprendre une formation professionnelle en comptabilité.
Lorsqu’il a voulu intégrer le marché du travail, il a à nouveau dû composer avec sa différence. Cédrick a envoyé une centaine de curriculum vitae. Une dizaine d’employeurs l’ont rappelé. Il a passé sept entrevues, mais n’a décroché aucun emploi.
Pour Cédrick, le manque d’information est en cause. « Il y en a qui ne savent même pas ce que c’est, explique le jeune homme de 21 ans. Ou ils savent un tout petit peu, mais ce n’est pas clair. Pour eux autres, c’est une personne qui n’est pas capable de travailler, qui est enfermée dans sa bulle, puis qui se tient les oreilles en répétant trois fois le même mot. »
C’est à ce moment que Lucille Frigon, agente d’intégration pour les personnes ayant des troubles envahissants du développement et les autistes, est intervenue. Elle lui a trouvé un stage de deux jours par semaine en comptabilité au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement de la Mauricie et du Centre-du-Québec. (CRDITED)
« Cédrick comprend rapidement ce qui se passe, explique Marie-Josée Turcotte, qui supervise maintenant son travail. Les chiffres, c’est vraiment sa force. Au niveau du calcul mental, nous autres, on sort notre petite calculatrice parce qu’on n’est pas habitués. Lui, ça se passe tout dans sa tête. »
Reste que lorsque son stage sera terminé,
Cédrick devra à nouveau vaincre les préjugés pour se tailler une place sur le marché du travail.
Reportage d’Amélie Desmarais